Au fil des siècles, le domaine a conservé des traces de son passé agricole, notamment un micocoulier remarquable dont l’âge est estimé à 700 ans. Un géobiologue et plusieurs médiums affirment que le sous-sol cache une vaste cavité souterraine, traversée par un léger cours d’eau, conférant au lieu une énergie particulière.
Une vision mystique à l’origine du Portel
L’histoire du Portel des Arnaud est intimement liée à celle de Joséphine Jourdan, une jeune femme à la foi profonde, perçue comme une sainte par certains, une excentrique par d’autres. À seulement vingt ans, elle convainquit son père, un riche propriétaire, d’acquérir ce terrain, persuadée qu’il possédait une force spirituelle unique.La grande bâtisse fut construite en 1861
Joséphine se disait dotée de visions et de révélations divines, ce qui influença le choix de l’emplacement de la maison. Elle fit même don d’une partie du terrain pour l’érection de la croix du jubilé de 1800. Son père, malgré sa fortune, finit par faire faillite, et la maison fut vendue.
La magnanerie : l’âge d’or de la soie
Le Portel devint ensuite une magnanerie, un lieu consacré à l’éducation des vers à soie. Son dernier étage était réservé à cette activité, essentielle à l’économie des Cévennes à l’époque. Pendant des années, des milliers de chenilles se nourrirent des feuilles de mûrier avant de tisser leurs précieux cocons, qui étaient ensuite envoyés aux filatures pour produire de la soie.
Le déclin de la sériciculture, lié à l’apparition des fibres synthétiques et aux maladies du ver à soie, mit fin à cette activité. La maison fut alors transformée en cave viticole, avec l’installation de cuves en béton et faïencées pour la vinification.
Un passé industriel et une période troublée
Des bureaux furent créés et loués aux premiers étages aux propriétaires de la mine de plomb de Durfort .
Au début du XXe siècle, la maison fut utilisée par les exploitants de la mine de plomb de Durfort, qui aménagèrent le premier étage en bureaux luxueux pour leur administration. Ces bureaux, aux cheminées élégantes et tommettes rouges typiques, témoignent encore de cette époque florissante.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les mines fermèrent et les bureaux furent réquisitionnés pour loger des soldats allemands. Une automitrailleuse fut postée à l’emplacement de l’actuelle fontaine pour surveiller la route de Sauve.